A la suite du communiqué de MG France dénonçant l’absence de formation en otologie, le syndicat des spécialistes avance une proposition pour « concilier qualité des soins et accessibilité territoriale » : que les patients puissent consulter directement un ORL, sans passer par leur généraliste comme l’impose le parcours coordonné de soins.
L’organisation MG France a alerté, la semaine dernière, sur le risque d’une limitation dans l’accès aux soins auditifs à compter de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation imposant aux généralistes de valider une formation en otologie pour réaliser une primo-prescription d’aides auditives. Cet arrêté sera contraignant à partir du 1er janvier 2020. En réponse, le syndicat national des ORL rappelle qu’un bilan auditif « nécessite une expertise particulière qu’acquièrent les ORL au cours de leurs 6 ans de formation dont 6 mois exclusivement dédiés aux explorations physiologiques de l’audition et de l’équilibre ». Selon lui, le nouveau cadre légal va dans le sens d’un « accès à des soins de qualité sur tout le territoire » et « assure l’indépendance du prescripteur vis-à-vis des commerces et industries des appareils auditifs ». Il précise que « si la presbyacousie est la cause la plus fréquente de surdité, il est souvent délicat de détecter d’autres causes de surdités, soit opérables soit liées à une tumeur de l’oreille interne ». Pour le Snorl, la question de l’accès aux prescripteurs est déjà prise en compte dans l’arrêté, en ce qu’il prévoit que les « médecins généralistes pourront prescrire des aides auditives après avoir suivi une formation validée par le Collège de médecine générale (CMG) selon des critères qui seront définis conjointement par le CMG et le Conseil national professionnel d’ORL (CNP ORL) ». Il indique donc participer activement aux discussions concernant la formation des médecins généralistes à l’otologie médicale et souhaite que ses modalités soient rédigées aussitôt que possible. Dans le même temps, il propose que le parcours coordonné de soins ne s’applique plus à l’ORL afin « d’éviter d’aggraver le problème de retards de consultation par deux attentes de rendez-vous successives ».
Pour mémoire, la question de la primo-prescription avait fait l’objet d’une passe d’armes entre généralistes et spécialistes, finalement tranchée par l’arrêté fixant les conditions de prise en charge.