L’Ouïe Magazine continue à vous faire partager ces instantanés de confinement venus de diverses régions de France. Organisation pratique de la fermeture, gestion des urgences, service minimum et lien avec les patients, chaque audioprothésiste invente ses solutions au quotidien, tout en pensant à l’avenir. Aujourd’hui, nous partons pour la Loire, avec Vanina Decelle, audioprothésiste à Andrézieux-Bouthéon.
En fermant ses deux centres exclusifs et son centre secondaire autour d’Andrezieux-Bouthéon, dans la Loire, Vanina Decelle a transféré toutes ses lignes téléphoniques vers son téléphone portable. Et ses patients la contactent effectivement, pour des piles et des pannes. « Je suis très disponible par téléphone pour mes patients. C’est important de garder ce lien social. En tant que professionnel de santé, on a une relation privilégiée avec eux. Certains appellent pour pas grand-chose et une fois que je leur ai expliqué que ce n’était pas une urgence, on parle, cela les rassure… Il y a beaucoup de gens seuls. »
Continuité des soins et système D
L’audioprothésiste effectue aussi des permanences hebdomadaires dans ses deux centres Audiosolution : « je reçois le moins possible et j’intercale afin que personne ne se croise. C’est plutôt facile à organiser en faisant attention. Je n’ai pas vu plus de 10 personnes par semaine. » Elle dispose de masques, de gants et de gel hydroalcoolique, qu’elle utilise déjà au quotidien avec ses trois collaboratrices, actuellement en chômage partiel. Les problèmes rencontrés par les patients sont généralement peu problématiques : essentiellement des appareils bouchés « Pour les pannes plus importantes, sur les appareils de patients souffrant de pertes sévères, j’ai pu prêter des appareils ». Confinement oblige, Vanina Decelle a aussi dû imaginer des solutions pratiques. Quand les patients ne pouvaient pas venir chercher des piles sur le créneau de permanence, elle en a déposé à la supérette voisine.
Un « après » en point d’interrogation
Sur son temps libéré, l’audio ne s’ennuie pas : « j’ai fait un grand ménage, terminé mes comptes-rendus en retard, j’ai pris rendez-vous pour me former sur mon logiciel audio et je regarde les formations proposées par les fabricants… ». Vanina Decelle imagine une reprise plutôt calme, tout en ayant du mal à se projeter tant que la date de fin du confinement reste inconnue. « Je pense que cela va redémarrer tout doux parce que les gens auront sans doute de l’appréhension à ressortir. Mais je ne sais pas comment ils vont réagir… Les personnes âgées ont tellement besoin de contact ! Et on ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles se fera la reprise : est-ce qu’on continuera à porter des masques ? Pendant combien de temps ? » Elle se demande aussi si les usages vont changer, si l’on serrera autant de mains qu’on l’a toujours fait… « Economiquement, il est sûr que ça va être dur. Deux semaines non travaillées en mars, probablement tout le mois d’avril… Mais il y a des situations bien plus difficiles que la nôtre et je pense évidemment aux infirmiers et aux médecins qui sont en première ligne… »
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