Dans le cadre du comité de suivi de la réforme du 100 % santé du 16 février, le Synea (Syndicat national des entreprises de l’audition) a communiqué ses données sur les remboursements de la classe II via un observatoire qu’il a mis en place. Les explications de son nouveau président, Richard Darmon.
« Lors de la réunion du 16 février, nous avons communiqué des premiers chiffres sur le niveau de prise en charge des aides auditives de classe II », nous a expliqué Richard Darmon, en précisant que la classe I représentait en janvier environ 35 % des ventes en volume. L’observatoire du Synea se base sur les remboursements réels des appareils vendus dans les centres de ses enseignes adhérentes. « Nos premières observations montrent qu’environ 60 % des contrats proposent des remboursements inférieurs en classe II par rapport à ceux de la classe I. Cet écart provient essentiellement de l’augmentation du remboursement de la classe I. Il faudra bien sûr confirmer ces chiffres dans les prochaines semaines », annonce le président du syndicat.
Lors du comité de suivi du 100 % santé, le Synea a formulé, fort de ces chiffres, son inquiétude sur ce sujet*. « Nous voulons pouvoir échanger et travailler avec la Direction de la Sécurité sociale et les Ocam sur cette situation. Elle impacte en effet la liberté de choix des patients, l’équité de traitement et aura des impacts sur l’observance. Cela nous inquiète, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre en place cet observatoire des remboursements, de façon à apporter, rapidement, des éléments de réflexion. »
Concernant le tiers payant, autre sujet phare du dernier comité de suivi, le syndicat annonce qu’il s’agit pour lui d’un dossier prioritaire. « Nous prévoyons de contribuer à la mise en place d’un système simple et automatisé pour réduire la charge administrative dans les centres, en particulier dans les relations avec les complémentaires. Nous attachons beaucoup d’importance à ce que le tiers payant soit implémenté simultanément sur les deux classes et pas seulement sur les paniers 100 % santé. La DSS nous parait ouverte à cette demande », déclare Richard Darmon.
Interrogé par L’Ouïe Magazine sur la mise en place de règles de bonnes pratiques dans la profession, le président du Synea se dit « favorable à la publicité qui a globalement un effet positif dans notre secteur, notamment pour le patient : elle l’informe et augmente la concurrence ». Il estime que ce dossier ne concerne pas que la communication et rappelle que le Synea a cosigné en 2016 une charte avec les autres syndicats de la profession. « A l’aune des changements engendrés par le 100 % santé, nous considérons qu’elle a besoin d’être renforcée et adaptée. C’est dans nos projets de rédiger une nouvelle charte éthique de bonnes pratiques », conclut Richard Darmon.