Publiée hier dans le Journal du dimanche, la tribune rédigée par la députée Annie Chapelier et co-signée par 27 organisations de professionnels de santé et d’étudiants, dont la Fnea, explore les pistes d’action pour renforcer l’attractivité de ces métiers.
La députée du Gard (Agir), Annie Chapelier est elle-même infirmière anesthésiste de formation. Sa tribune milite pour « passer d’un système de santé médico-centré à un système qui établit son centre de gravité sur les praticiens de santé spécialisés ». Elle dénonce un manque de reconnaissance « injuste » et se demande comment assurer l’attractivité des ces métiers. Elle estime que, dans le contexte actuel, « les professions non médicales sont logiquement en attente de réingénierie globale : réingénierie de leur formation pour celles qui ne l’ont pas encore débutée ou pour qui le travail s’est arrêté en chemin, réingénierie de leur statut et de leurs compétences qui doivent être, de toute urgence, alignés aux réalités du terrain ». En effet, depuis la signature des accords de Bologne, en 1999, prévoyant l’harmonisation de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne, les réformes des formations paramédicales s’effectuent sans réelle coordination.
“Programmes inchangés depuis 2001”
La tribune évoque ensuite, métier par métier, les revendications des praticiens de santé pour la réingénierie de leur profession. Pour la formation en audioprothèse, elle souligne l’ancienneté du référentiel : « les programmes de formation des audioprothésistes demeurent inchangés depuis 2001 alors que les techniques d’explorations fonctionnelles et de réhabilitation auditive ont connu une évolution importante ».
Par ailleurs, concernant les opticiens-lunetiers, le texte rappelle qu’ils constituent « la seule profession de santé dont la formation n’a pas évolué depuis 1998, et qui est sous tutelle de l’Education nationale et non du ministère de la Santé » et qui n’a pas évolué en système LMD. Il soutient également le développement de masters, dont un master en pratique avancée, en orthoptie.
Affirmant qu’il est maintenant temps d’écouter les professionnels de terrain, la tribune demande au président de la République de procéder à « ces réaménagements […] simples à mettre en œuvre, et pourtant cruciaux. Cette réingénierie jouera un rôle dans la reconnaissance, la considération et l’attractivité de ces professions, et elle est, plus que jamais, demandée par les soignants ».