Le Syndicat des audioprothésistes a salué la publication d’une nouvelle fiche de bonnes pratiques dans laquelle la Haute autorité de santé (HAS) vient compléter ses premières recommandations sur le télésoin, à destination de 18 professions dont les audioprothésistes.
En septembre dernier, la HAS avait donné les grandes lignes devant guider les professionnels de santé dans leur pratique du télésoin, notamment concernant l’éligibilité des patients. Une nouvelle fiche vient d’être publiée, elle précise les recommandations concernant sa mise en œuvre concrète.
Des prérequis précis
La Haute autorité liste les conditions légales et matérielles de possibilité du télésoin. Elle insiste notamment sur le respect de la réglementation encadrant la profession, de sa déontologie, de la protection des données personnelles et sensibles : RGPD, hébergement des données de santé (HDS), politique générale de sécurité des systèmes d’information en santé (PGS-SIS), sécurisation des postes informatique et des locaux. Elle souligne également l’importance des conditions techniques de communication (connexion, éclairage, son, etc.). L’institution recommande donc que le professionnel de santé soit formé à l’utilisation de son matériel et puisse éduquer ses patients sur ce point, mais aussi évaluer leur satisfaction et plus généralement l’intérêt de pratiquer le télésoin.
Télésoin en audioprothèse : « Oui, mais… »
La fiche revient en détail sur les bonnes pratiques clés, déjà pointées dans les premières recommandations de la HAS : le professionnel doit évaluer la pertinence du télésoin, en fonction de la situation clinique du patient, de ses capacités physiques et psychologiques, de la disponibilité des données nécessaires à la bonne réalisation du soin… Ici la HAS reformule certaines limites, qui concernent directement l’audioprothèse : « le télésoin n’est pas adapté aux situations nécessitant un contact direct en présentiel entre le professionnel et le patient, ou nécessitant un équipement spécifique, non disponible à proximité du patient (ex. : massages, vaccinations, pansements, adaptation ou ajustement d’une orthèse ou d’une prothèse, etc.) ». Elle ajoute que « le premier soin doit, autant que possible, avoir lieu en présentiel ; néanmoins un premier soin à distance peut être pertinent dans certaines situations et pour certaines professions car il facilite l’accès au soin ».
Avant, pendant, après
La HAS, enfin, liste les points sur lesquels les professionnels de santé doivent être vigilants, à chaque étape : contrôle du matériel et information du patient en amont, identification tant du professionnel que du patient et éventuellement de son accompagnant (indispensable pour les mineurs), enregistrement et transmission d’un compte-rendu…
Focus sur le télésoin en audioprothèse
Avant d’établir ses recommandations, la HAS a rencontré les représentants des 18 professions concernées. Pour l’audioprothèse, elle a échangé avec le CNA, le SDA, le Synea et le Synam. Les représentants des audioprothésistes ont adopté des positions différentes – plus ou moins favorables – avec cependant des points de convergence. Le télésoin constitue une alternative et un complément aux rencontres physiques, sous certaines conditions et pour répondre aux besoins des patients pour lesquels les déplacements sont difficiles ou rendus compliqués par la fréquence des rendez-vous ou la distance géographique. Il doit reposer sur le libre consentement du patient et être laissé à l’appréciation de l’audioprothésiste diplômé qui le suit. Certains actes en sont exclus, comme les adaptations d’embouts par exemple.
Le détail des positions exprimées est repris dans le rapport d’élaboration sur la qualité et la sécurité du soin établi par la HAS.