Les diplômés de 2023 seront les premiers audioprothésistes issus de la sélection par la plateforme Parcoursup. D’où viennent-ils ? Quels sont leurs profils ? La Fnea livre des éléments de réponse.
Avec 242 réponses sur 292 potentielles, la Fédération nationale des étudiants en audioprothèse dispose d’un échantillon très représentatif : plus de la moitié des étudiants entrés, l’année dernière, dans chaque école ont accepté de remplir le questionnaire. Son analyse permet d’en savoir « davantage sur cette nouvelle génération d’audioprothésistes en devenir » et servira de base pour un suivi dans le temps et un bilan lorsque la promotion 2023 aura achevé sa formation.
Cohorte rajeunie et féminisée
Sur le plan des grandes observations sociologiques, la Fnea relève une féminisation très forte : 72,2 % des 1ères années sont des étudiantes. Pour rappel, tous âges confondus, la profession d’audioprothésiste est à parité quasi-parfaite ; mais selon la Fnea, parmi les étudiants des 3 années en 2019-2020, il y avait déjà 60 % de femmes.
Féminisée, la première promo Parcoursup est également rajeunie par rapport à ses prédécesseurs. Les admissions via la plateforme favorisent en effet mécaniquement les nouveaux bacheliers : la part des étudiants de 21 ans et plus diminue fortement au profit des 18-20 ans.
Parcoursup sonne le glas des prépas
38,6 % des primo-entrants en école ont eu leur Bac en 2020, ce qui explique le rajeunissement, mais cela n’a pas fait disparaître la diversité des profils : les personnes en réorientation ou reprise d’études sont toujours bien représentées. D’ailleurs, plus de la moitié des répondants (55,8 %) a suivi une formation supérieure avant d’entrer en école.
Le passage par une prépa, devenu très minoritaire, subsiste provisoirement : plus du quart des étudiants de 1ère année en témoigne (26,9 % ; 21,9 % y étaient l’année dernière). La Fnea l’explique par le fait qu’initialement 2020 devait être une phase de transition durant laquelle les deux nouvelles écoles, Lille et Evreux, devaient maintenir un examen… Modalité d’entrée qui a finalement été annulée dans le contexte de la crise sanitaire.
On note également que plus de 9 étudiants de 1ère année sur 10 ont obtenu un Bac S, et en majorité avec une mention (48,3 % Assez Bien, 25,6 % Bien et 8,7 % Très Bien). Des informations qui ne donnent pas matière à inquiétude quant au niveau des élèves à leur arrivée. D’ailleurs, malgré la disparition des examens, la filière audioprothèse reste très sélective : 75 % environ des personnes ayant formulé le vœu d’entrer en école ne s’y sont pas vus proposer de place, indique la Fnea.
Audioprothèse, choix numéro 1
Les études d’audioprothèse sont un « premier vœu » pour la majorité des étudiants admis l’année dernière (86,8 %). Sans surprise, ceux qui ont formulé d’autres vœux d’orientation l’ont largement fait dans les filières paramédicales, en médecine, mais aussi en biologie ou physique. 13,2 % des primo-entrants l’année dernière avaient déjà tenté le concours d’une école d’audioprothèse sans succès auparavant.
La Fnea estime qu’un point de vigilance est nécessaire concernant les candidats qui n’ont pas été admis en école (environ 25 % de ceux ayant formulé ce vœu). Pour avoir une idée de leur réaction, la Fédération a demandé aux étudiants s’ils auraient envisagé un cursus à l’étranger en cas d’échec : 22,7 % ont répondu positivement. Elle estime, sans citer l’Espagne, que ce sont ces candidats malheureux qui pourraient se laisser tenter par les « parcours alternatifs qui mettent à mal les compétences et savoirs nécessaires pour une prise en charge optimale des patients », même si certaines formations internationales sont de qualité (Belgique, Québec).