Le rapport d’information de la mission « L’organisation des professions de santé : quelle vision dans dix ans et comment y parvenir ? », publié hier, propose une réflexion sur la place des audioprothésistes au sein des structures médicales et sur l’interdisciplinarité.
La mission d’information a été conduite avec le double objectif de réformer l’organisation du système de santé pour améliorer l’accès aux soins – compte tenu des tensions en termes de démographie médicale – et d’enrichir les missions et les carrières paramédicales. Le député rapporteur, Cyrille Isaac-Sibille, a adopté une approche par secteurs et suivant 3 exigences : que l’ensemble des professionnels de santé puisse monter en compétences (ce qui renvoie à la réingénierie des filières de formation, abordée dans un autre récent rapport parlementaire – voir notre article), qu’ils prennent un rôle actif dans la prévention et qu’ils puissent mieux travailler en équipe. Le texte insiste à plusieurs reprises sur l’idée forte que l’actuelle répartition des compétences entre professionnels est « extrêmement rigide » et que des coopérations et délégations de tâches plus nombreuses permettraient d’améliorer l’accès et la qualité des soins.
Concernant la filière auditive, le rapporteur estime que « les audioprothésistes pourraient jouer un rôle plus important au sein de structures médicales, tout en gardant à l’esprit la nécessité de séparer les actes de prescription et les actes de vente pour les dispositifs d’audioprothèses ». Cette piste vise directement les audios qui exerceraient dans ou en lien avec des établissements de santé, maisons ou centres de santé, structures médico-sociales, cabinets d’ORL et cabinets de groupe. Le rapport souligne d’ailleurs que le “travail aidé” n’est contrairement à l’optique (délégations de tâches entre ophtalmologistes et orthoptistes) pas du tout institué dans la filière auditive. Sans aller plus loin que de proposer une réflexion à ce sujet, renvoyant notamment à la mission de L’Igas actuellement en cours, le texte « insiste sur la nécessité de renforcer la coopération entre les professionnels de l’audition mais, plus largement, entre l’ensemble des professions médicales et paramédicales en charge du repérage des fragilités – dont les troubles auditifs – chez les personnes âgées ».
Zoom sur l’exercice coordonné
La mission d’information fait un point sur les équipes des soins primaires (ESP) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), indiquant que l’appétence pour ces dispositifs va croissant. A fin 2020, il existait : plus de 1700 maisons de santé pluriprofessionnelles (+ 37 % sur 1 an), 455 centres de santé pluriprofessionnels (+ 21 %) et 587 CPTS.