Ouïe Magazine
Publié le 27/10/2021

 

Cinq, trois, deux… Une ? Le nombre d’années chez un premier employeur a-t-il toujours autant d’importance sur le CV ? En 10 ans, la donne a complètement changé.

 

Il y a encore 15 ans, on conseillait aux jeunes diplômés de rester au moins 3 à 5 ans chez leur premier employeur pour montrer leur capacité à s’engager et bénéficier d’une première expérience solide. Aujourd’hui, les choses ont totalement changé. Et cette évolution est venue des candidats : « La jeune génération cherche à vivre plusieurs expériences plutôt qu’à capitaliser sur une seule », observe Sophie-Carole Chassan, responsable orientation chez Abilways, groupe spécialisé dans la formation professionnelle. La spécialiste ajoute : « si l’entreprise n’a pas d’évolution professionnelle à leur proposer, ils se lassent au bout de deux ans ».

 

Pour autant, gare aux généralités : si certains vont jusqu’à refuser un CDI au prétexte qu’ils « aiment bien le changement », d’autres aspirent à la sécurité d’un contrat longue durée pour avancer dans leur vie personnelle (location ou achat de logement…). « Ce qui leur fait peur dans le CDI, c’est le préavis et les contraintes administratives, précise Sophie-Carole Chassan. Ils détestent se sentir coincés et veulent pouvoir partir quand ils le souhaitent. »

 

1 an, 2 ans maximum ?

Face à ces premières expériences professionnelles toujours plus courtes, les recruteurs se sont-ils adaptés ? Il semblerait que oui, d’autant plus que l’apprentissage – qui permet d’acquérir une première expérience en plus de son diplôme – rencontre un succès croissant. « Tout dépend du poste, du profil recherché, mais un CV junior avec une première expérience d’un an ou deux est devenu courant. Cela ne choque plus. Pour départager deux candidats, le recruteur va donc chercher à aller au-delà de l’expérience en détectant ce qui distingue un candidat d’un autre. On voit ainsi se développer les “mises en situation” lors des processus de recrutement : on place le candidat en situation professionnelle simulée afin de le tester », conclut Sophie-Carole Chassan. Ce qui fera la différence sera le savoir-être – à ce sujet, lire ou relire notre article sur les soft skills – plus que le nombre d’années en entreprise.

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