Amplifon, l’organisme concentrateur technique Area Santé et Carte Blanche Partenaires (CBP) ont créé la norme d’échange de données informatisé AudioAMC. L’Ouïe Magazine a interrogé Jean-François Tripodi, fondateur de l’association éponyme, sur les atouts et les enjeux de cet outil. Extraits de son interview, à retrouver en intégralité dans notre numéro de février.
Pourquoi avoir décidé de créer la norme AudioAMC ?
Avec le développement du 100 % santé et la hausse massive des ventes qu’il génère, les audioprothésistes ont besoin d’un outil qui fluidifie leurs relations avec les complémentaires santé. Avec Amplifon et Area Santé, nous avons donc créé l’association AudioAMC pour bénéficier du savoir-faire d’experts et élaborer une norme en ce sens. Nous invitons les fabricants, les éditeurs de logiciels, les réseaux de soins, les opérateurs de tiers payant, les Ocam, les enseignes et les centrales à en devenir membres. Tous les acteurs de la filière peuvent y adhérer pour en bénéficier.
Qu’est-ce que cela va changer pour les audioprothésistes ? Dans quel délai ?
La norme AudioAMC va être intégrée à leur logiciel de vente. En un clic, le devis ou la demande de prise en charge sera transmise à la complémentaire santé, et la réponse sera reçue en 3 à 9 secondes, ce qui permettra d’en informer immédiatement le patient. Et ce, qu’il s’agisse d’un appareil de classe I ou de classe II. L’audio gagnera énormément de temps et la relation avec le patient sera améliorée. En ce sens, AudioAMC est un facilitateur de vente. La mise en œuvre effective de la norme AudioAMC dépendra de chaque éditeur et du moment où il l’intégrera dans sa solution. En optique, la norme OptoAMC a mis 2 ans pour être totalement déployée, mais il y a beaucoup plus d’éditeurs de logiciels dans ce secteur. En audio, le délai devrait être plus court.
Quid des données de santé avec AudioAMC ?
La norme transporte les informations dans le strict respect de la loi, notamment du RGPD et des obligations relatives à l’hébergement des données de santé (agrément HDS). Le secteur de l’audition est moins concerné que celui de l’optique sur le sujet : une prescription de lunettes mentionne les données de correction visuelle du patient mais une prescription d’audioprothèse ne contient pas d’information comparable. Cependant, le seul fait de s’équiper d’aides auditives est une donnée de santé, qu’il faut traiter dans le strict cadre réglementaire, ce que garantit AudioAMC.