L’étude que vient de publier le cabinet Xerfi sur le marché de l’assurance santé et ses perspectives tend à montrer que les Ocam doivent dépasser leur « rôle de simple payeur ». Soumis à différentes pressions – hausse des dépenses de santé, mobilité des assurés, place dans le système de soins – ils sont face à des choix stratégiques.
Selon le scénario élaboré par Xerfi, la croissance des cotisations encaissées par les Ocam sera en hausse de 3,5 % cette année et de + 3 % par an entre 2023 et 2024, contre + 2,5 % en 2021. « Le bilan reste néanmoins négatif pour les organismes en raison de l’envolée de leurs remboursements santé qui ont bondi de 16 % l’an dernier après un repli de 7,8 % en 2020 », analyse le cabinet, en citant leur participation accrue au financement des dépenses en 100 % santé, notamment pour le dentaire et l’audio.
« Big bang de l’assurance santé »
En compensation, les Ocam ont augmenté leurs tarifs ce qui, corrélé à la possibilité de résiliation infra-annuelle, devrait accélérer la mobilité des adhérents. « La généralisation d’ici 2026 de contrats collectifs aux 5,7 millions d’employés de la fonction publique entraînera une intensification de la concurrence. Résultat : tous les acteurs sont dans les starting-blocks pour tirer parti des recompositions en vue et des nouveaux financements mis sur la table. En somme, un nouveau big bang se profile sur le marché de l’assurance santé. »
Prévention et services
Dans ce contexte, les organismes seront contraints, pour maintenir leur équilibre économique, de développer des dispositifs de prévention et des services d’accompagnement. Ils devront aussi faire en sorte que les bénéficiaires se les approprient. « Les réflexions portent sur l’amélioration des points d’entrée aux services et sur leur articulation. Et alors que les assistants digitaux, appuyés par l’intelligence artificielle, émergent, Axa a décidé d’en prendre le strict contrepied avec un modèle d’assistant privilégiant une approche humaine pluridisciplinaire », note l’étude, en soulignant l’évidente longueur d’avance des grands groupes sur ces sujets. Cela augure d’une nouvelle vague de rapprochements dans un objectif de regroupement de moyens. Selon Xerfi, trois grands types de structures permettent de mutualiser et d’industrialiser des solutions : les plateformes de santé (réseaux de soins), les “assisteurs” (garantie d’assistance) et les gestionnaires de tiers payant. Le cabinet rappelle que les pouvoirs publics, agacés par le niveau des frais de gestion des Ocam, pourraient réduire leur rôle : l’assurance santé doit donc justifier sa valeur ajoutée, « ce qui passe forcément par le dépassement d’un rôle de simple payeur ».