Un article publié aujourd’hui dans le quotidien Sud Ouest relate le procès pour escroquerie de l’opticien fondateur de la société Moovaudio, au tribunal correctionnel de Bordeaux (en photo).
Le quotidien régional raconte en détail les échanges entre le président du tribunal correctionnel et le gérant de Moovaudio, diplômé en optique, qui a embauché sa compagne et un couple d’amis pour proposer aux Ehpad des dépistages auditifs. Durant 2 ans et demi, il a en réalité déployé une vaste escroquerie, incluant un exercice illégal de la médecine, des faux (usurpation du logo de la Cnam et de l’identité d’audioprothésistes), démarchage illégal, et consistant à faire appareiller des malentendants dépendants par des personnes sans qualification. Identifiée par la Cnam, cette arnaque a été caractérisée par une enquête de la police judiciaire et de la Direction départementale de la protection des personnes. Le préjudice total s’élèverait à 1,6 million d’euros. Ce, bien sûr, sans compter la perte de chance et l’atteinte morale pour les personnes âgées qui ont eu affaire à Moovaudio. La Procureure a requis de lourdes peines contre les prévenus. 18 mois de prison avec sursis probatoire, assortis d’une obligation d’indemniser les victimes, d’une interdiction de gérer une entreprise pendant 15 ans et d’exercer une profession paramédicale, pour les 3 salariés. Les mêmes obligations et interdictions mais avec 5 ans de prison dont 2 fermes pour l’opticien. Le jugement a été mis en délibéré au 9 janvier 2023.
Le Syndicat des audioprothésistes avait précisément souligné, dans un communiqué du mois d’octobre, la détermination de l’Assurance maladie à lutter contre la fraude, notamment dans les secteurs bénéficiant du 100 % santé.