Ouïe Magazine
Publié le 30/11/2022

Audika a nommé en septembre et pour la 1ère fois, un directeur Santé, manifestant ainsi sa volonté de renforcer ce pôle. Spécialiste des audits ayant rejoint l’entreprise il y a 12 ans comme contrôleur financier, Thomas Lasserre a refondé le service relations médicales de l’enseigne à partir de fin 2013, avant de le faire évoluer pour rassembler les pôles de la nouvelle direction Santé d’Audika. Rencontre.

 

Quel travail avez-vous mené au service relations médicales ?

Fin 2013, nous sommes repartis d’une page blanche pour repositionner Audika où elle devait être : proche des prescripteurs. Le premier défi était de renouer le lien avec les ORL et de les convaincre des compétences de nos audioprothésistes. Il a fallu changer les mentalités. J’ai travaillé entouré de personnes elles aussi convaincues que la dimension santé est primordiale dans notre métier. Dans un second temps, l’enjeu était de coordonner les différentes dimensions – cabines, produits, formation, pôles d’expertise, activités scientifiques et légal métier – pour être en phase avec notre marché et ses évolutions. C’est dans ce but que le poste de directeur Santé a été créé.

 

Quelles sont vos missions et vos chantiers ?

Les dimensions que j’évoquais précédemment sont très dépendantes les unes des autres : les évolutions de la réglementation et donc du métier impliquent de repenser et mettre en cohérence l’équipement de nos centres, d’adapter nos protocoles, de compléter la formation de nos équipes, etc… C’est pourquoi il fallait plus de coordination. La filière auditive a été mise à rude épreuve avec l’entrée en vigueur du 100 % santé. Personne n’imaginait un tel ras de marée. C’est évidemment un mal pour un bien car cela a été un coup d’accélérateur phénoménal. Les relations médicales sont devenues et demeurent un vrai projet d’entreprise. Ce sont les ORL qui décident qui doit être appareillé ou non. Nous devons donc interagir avec eux aussi souvent que nécessaire, au quotidien : c’est le fait de se connaître qui permet de travailler en confiance. C’est indispensable pour nos audioprothésistes afin d’assurer au mieux leur accompagnement des patients… Il nous reste encore beaucoup de travail, mais cette nouvelle direction Santé nous met dans une meilleure position pour bien répondre aux nombreux défis qui vont se présenter.

 

« On ne pourra pas laisser 20 à 30 % des Français malentendants sur le bord de la route du 100 % santé. »

 

Avec la fin de la primo-prescription par les généralistes, la relation avec les ORL est devenue encore plus cruciale…

Audika est certainement l’un des réseaux qui a le plus faible taux de primo-prescription par les généralistes : 15 % cette année, 13% l’année dernière, mais cela a été autour de 5 % pendant très longtemps. Avec le 100 % santé, on est passé à 20 voire plus de 30 % de primo-prescriptions par des généralistes dans certains départements, malgré notre volonté de travailler préférentiellement avec les ORL. Nous manquons donc, et les patients aussi, de correspondants ORL et ce problème va s’accentuer car seulement un ORL sur deux partant en retraite sera remplacé dans les années qui viennent. Les ORL disent souvent qu’il n’y a pas d’urgence médicale à appareiller un malentendant. C’est exact, mais si la personne ne franchit pas le pas quand c’est le bon moment pour elle, cela peut retarder de beaucoup l’adoption. Nous réfléchissons aux solutions qui pourraient être trouvées pour pallier ce problème, notamment dans les déserts médicaux. Ce n’est certes pas à nous de décider qui doit primo-prescrire mais la situation actuelle n’est pas tenable et la règlementation devra nécessairement évoluer.

 

Vous n’êtes pas audioprothésiste. Est-ce un atout ou un inconvénient en tant que directeur Santé ?

Je pense que c’est plutôt un avantage. Je ne suis pas audioprothésiste mais mon habileté réside dans le fait d’aller chercher les personnes qui maîtrisent bien chaque sujet. Et surtout, je ne décide pas seul. Sur tous les sujets, j’interagis avec de nombreux audioprothésistes Audika, qui font de la formation, des vacations à l’hôpital, de la recherche scientifique ou qui travaillent dans nos pôles d’expertise… Je crois beaucoup à la pertinence de cet attelage, que nous allons rendre encore plus efficace. On ne pourrait pas faire évoluer l’entreprise sans ces talents.

 

 

Un nouvel outil d’échange

santéA l’occasion du congrès de la SFORL, Audika a présenté sa nouvelle initiative dans le domaine des relations avec les ORL. Il s’agit d’un recueil des abstracts des thèses de médecine soutenues au cours de l’année écoulée dans la spécialité, recueil réalisé en partenariat avec la SFORL. L’enseigne espère faire de ce petit précis une référence pour tous les médecins et étudiants qui s’intéressent à l’ORL, dans toutes ses dimensions, à l’hôpital, dans les labos de recherche… Compte tenu de l’accueil très enthousiaste réservé à cette initiative, Audika travaille sur un second projet de recueil d’abstracts relatif, cette fois-ci, aux mémoires de fin d’étude rédigés chaque année par les étudiants en audioprothèse.

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