Après analyse de 594 contrats individuels de 128 organismes, l’UFC-Que Choisir a calculé que l’augmentation moyenne des cotisations des Ocam atteindrait 7,1 % en 2023. L’association demande au gouvernement de réagir.
Suivant ces calculs, l’augmentation médiane subie par les cotisants des complémentaires santé, en 2023, s’élève à 126 euros. 20 % d’entre eux connaissent une hausse supérieure à 240 euros. Il existe des disparités importantes dans les évolutions de tarifs. Les assureurs ont les plus fortes (+ 9 %), les mutuelles les plus faibles. Les concernant, Que Choisir trouve une progression de 6,9 % (supérieure de 2,2 points à celle annoncée par La Mutualité Française), en incluant à la fois la hausse tarifaire et celle liée à l’âge. L’association de consommateurs pointe en particulier des « leaders du marché [qui] ont eu la main lourde cette année » comme Harmonie Mutuelle (+ 9,1 %) ou Axa France (9,7 %). L’augmentation générale des cotisations se monte à 23 % depuis 2019, selon l’UFC.
Toujours un manque de transparence
Elle dénonce à la fois cette progression supérieure à l’inflation (10,6 % depuis 2019) et le manque de transparence des Ocam qui « taisent ou masquent sur les avis d’échéance les informations qui permettraient aux consommateurs de parfaitement prendre conscience de l’intérêt de faire jouer la concurrence », en raison d’un « encadrement laxiste ». L’UFC pense notamment à la mention de l’augmentation en euros ou en pourcentage. Cette opacité se retrouve concernant les taux de redistribution et frais de gestion.
L’optique mise en cause
Pour l’UFC-Que Choisir, cette « spirale inflationniste » découle d’un mauvais pilotage de la réforme 100 % santé car les économies prévues en optique n’ont pas eu lieu. Citant la Cour des comptes, elle estime « qu’en 2022 plus de la moitié des opticiens étudiés ont manqué à leurs obligations de présenter suffisamment d’offres 100 % santé en magasin et/ou sur les devis ». Elle y voit une double peine pour les porteurs de lunettes : hausse des cotisations et du reste à charge.
En conséquence, l’association demande au gouvernement de mieux encadrer les avis d’échéance pour que les assurés puissent exercer leur droit à la résiliation de façon éclairée. Elle appelle aussi les pouvoirs publics à « assurer un meilleur suivi de la réforme 100 % santé (…) afin d’éviter une inflation incontrôlée des tarifs des complémentaires santé ».