Une mission Igas-IGÉSR s’est penchée sur la qualité de vie des étudiants dans les filières médicales et paramédicales, en auditionnant de nombreuses organisations dont la Fnea. Son rapport vient d’être publié.
Rédigé en 2022, le document s’appuie comme toujours sur de nombreux travaux antérieurs et auditions. Pour l’audioprothèse, Fabrice Wiitkar, de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) et Muriel Dahan, de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), ont entendu 4 membres du bureau de la Fnea de l’époque : Ikram Yahyaoui, la présidente, Camille Rahault, Morgane Herveou et Guilhem de Crémiers. La mission a également consulté l’enquête réalisée par la Fnea auprès des étudiants durant la crise sanitaire et s’est référée au rapport Igas-IGÉSR consacré à la filière.
La mission a constaté la réalité des difficultés des étudiants en santé « dans la majorité des filières », notamment pour celles qui sont exposées à la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux. Les conditions de travail en stage sont une source majeure de risques psychosociaux, explique-t-elle. Autre constat général, les étudiants peuvent se sentir très isolés et n’ont pas connaissance des actions et structures créées pour améliorer la qualité de vie des étudiants en santé alors même qu’il existe de nombreuses initiatives régionales, locales, des plans nationaux (création récente d’une Coordination nationale d’accompagnement des étudiants en santé, CNAES)… Par ailleurs, la « mission insiste sur la nécessité de penser les cursus en centrant sur l’essentiel : l’intérêt des patients ».
Parmi ses 26 recommandations, certaines sont susceptibles de concerner directement la formation en audioprothèse. Voici les principales :
- La nécessité que les prochaines réformes prennent en compte la qualité de vie des étudiants
- L’organisation, dans toutes les structures de formation et de stage, d’une journée d’accueil annuelle pour tous les étudiants et stagiaires des différentes filières avec un temps d’échange inter-filières (la mission recommande également de systématiser dans les universités les temps de convivialité inter-filières).
- Plusieurs propositions tendent à mieux informer les étudiants sur les possibilités d’accompagnement et/ou d’aide, comme rendre systématique la fourniture d’un guide comportant des informations et ressources sur la qualité de vie des étudiants en santé (dont les Crous)…
- Les auteurs du rapport préconisent une série de mesures pour mieux former, évaluer et coordonner les encadrants pour le repérage des étudiants en difficulté, intégrer le bien-être des étudiants dans les objectifs managériaux…
- Pour les professions paramédicales, la mission recommande la présence d’au moins un référent CNAES national par filière et d’au moins un par université/CHU.
- Elle souhaite aussi la mise en œuvre d’une évaluation institutionnelle systématique des services de stage et institut de formation par les étudiants et les enseignants, en intégrant des critères de qualité de vie.
- Elle plaide enfin pour l’adoption d’indicateurs simples pour évaluer l’amélioration de la qualité de vie des étudiants en santé, dans chaque université, chaque hôpital, afin de réaliser à la fois des bilans locaux et nationaux annuels.
