L’enseigne a entrepris plusieurs actions dans le cadre de sa transformation, pour rendre la vie dans l’entreprise toujours plus agréable, fidéliser ses collaborateurs et, in fine, améliorer l’expérience patient. Sandrine Moulira, la directrice des ressources humaines d’Audika, nous en dit plus.
L’Ouïe Magazine: Quelles ont été les avancées concrètes en 2023 ?
Sandrine Moulira : Notre enjeu est d’accompagner la transformation et la croissance de notre organisation. Nous avons travaillé dans un esprit de soutien à l’engagement de nos collaborateurs et pour leur donner de la visibilité dans la durée. Concrètement nous avons avancé sur la formation, la classification des métiers et la RSE. Nous réfléchissons en continu à l’amélioration de la formation dès l’intégration et sur la durée pour une montée en compétences constante. C’est pour nous incontournable, pour apporter à nos clients l’expérience la plus alignée possible avec notre savoir-faire et nos valeurs et ce, sur tout le territoire. 35 de nos audioprothésistes conçoivent et déploient ces actions tout en apportant un accompagnement sur le terrain. L’intégration vise à transmettre nos façons de travailler, notre conception de l’expérience client et à assurer la prise en main de nos outils. Ensuite, il s’agit d’aller plus loin en apportant à nos audioprothésistes les éléments dont ils ont besoin que ce soit en présentiel, en e-learning, sur le matériel, sur les produits, avec l’appui d’un pair dans leur montée en compétences. Le tout avec des objectifs précis fixés en amont.
En quoi consiste la refonte de la classification des métiers ?
Afin que chacun puisse se projeter et être acteur de son évolution, il est très important de dessiner des parcours de carrière, de souligner le niveau d’expertise de chacun et de le valoriser. Nous avons donc redéfini le rôle de nos assistantes qui sont désormais des coordinatrices de centres. Cette dénomination correspond beaucoup mieux à ce qu’elles font effectivement et valorise leur contribution effective au bon fonctionnement du centre. Elles permettent véritablement à nos audioprothésistes de se concentrer sur leur cœur de métier. La nouvelle classification, co-construite avec des représentants des métiers, est une clarification, qui permet aux collaborateurs d’avoir des perspectives d’évolution. Nous avons ainsi structuré les dénominations et réaligné les rémunérations. Cette classification est déjà implémentée pour les techniciens, les responsables de secteur, les coordinatrices et les directeurs régionaux. En 3 mois, 90 % des équipes l’ont déjà adoptée. Elle sera très prochainement déployée pour les audioprothésistes.
Cette démarche est plus inhabituelle les concernant. Quelles en sont les modalités ?
Certains de nos audioprothésistes sont engagés dans l’accompagnement de leurs pairs, la formation, la coordination de nos pôles d’expertise ou mènent des actions pour le compte d’Audika à l’extérieur : recherche scientifique, contribution au rayonnement de l’entreprise sur le métier, formation des étudiants… Il s’agit donc de valoriser ces missions complémentaires – sachant qu’aider le plus grand nombre à entendre mieux au quotidien reste leur cœur de métier.
« Nous sommes convaincus que meilleure est l’expérience collaborateur, meilleure sera l’expérience client. »
Quels sont les buts de ces différentes évolutions ?
Nous souhaitons renforcer la fidélisation de nos collaborateurs. Recruter est un processus long, coûteux, complexe. Nous savons tous les tensions existantes sur le marché de l’emploi et pas seulement pour les audioprothésistes. Et nous sommes convaincus que des collaborateurs qui se plaisent dans l’entreprise, cela fait la différence dans ce qu’ils retransmettent à nos clients. C’est sur nos collaborateurs que nous souhaitons capitaliser. Chaque manager (les personnes qui occupent ces fonctions ne sont pas des audioprothésistes mais des spécialistes de l’animation et de l’accompagnement des collaborateurs) encadre actuellement une vingtaine de centres. Cela nous permet de rester en proximité avec les équipes : tous les choix de structuration des postes ont été faits avec cet objectif en tête.
Et la RSE ?
C’est un autre point très important pour nous, en lien avec nos valeurs d’entreprise et notre mission. Nous souhaitons nous engager davantage sur le plan environnemental et sociétal : au travers de projets humanitaires, de soutien aux associations impliquant nos équipes et bien plus (étudiants…). En interne, nous avançons sur la parité, la diversité et l’inclusion. En début d’année, nous avons signé un accord sur l’emploi des personnes en situation de handicap, négocié avec les partenaires sociaux et validé par la DREETS (inspection du travail). Cela concerne aussi bien le recrutement que le maintien dans l’emploi. C’est un tabou que nous essayons de lever : nous voulons que les collaborateurs se sentent libres d’en parler. Et plus largement, l’inclusion des différences au sein de l’organisation apporte de la richesse, de la bienveillance. Nous sommes très alignés avec les objectifs du groupe Demant dans ce domaine et sur la place des femmes aux postes à responsabilités. L’expérience collaborateur fait partie de nos priorités stratégiques. Elle passe aussi par de nombreux évènements. Les Audika Stars distinguent chaque année plusieurs collaborateurs du groupe Demant dont une dizaine d’Audika France pour aller découvrir de plus près la fabrication et la R&D du groupe et participer à des ateliers. Nous interrogeons aussi annuellement les équipes pour connaitre leur ressenti afin de répondre à leurs attentes et de les associer dans la construction de solutions. Cela va de la façon dont sont aménagées les cabines, aux formations, aux outils dont ils ont besoin au quotidien et à leur cadre de travail.