Dans le cadre de l’EPU, la Fnea a présenté ses actions, ses revendications et résumé les enseignements clés de sa dernière enquête auprès des nouveaux élèves des écoles d’audioprothèse.
Comme chaque année depuis 2021, la Fnea a sondé les étudiants de 1ère année pour connaître leurs parcours et leurs profils. La comparaison avec les enquêtes précédentes confirme un rajeunissement : les deux tiers d’entre eux ont obtenu leur baccalauréat entre 2021 et 2023 et sont âgés de 18 à 20 ans. Autre évolution : le Bac S, toujours dominant, laisse cependant plus de place à d’autres Bacs scientifiques, mis en place avec la dernière réforme du lycée. Actuellement, la moitié des nouveaux étudiants est entrée dans l’une des 10 écoles d’audioprothèse après avoir effectué au moins une année d’études supérieures auparavant (médecine pour 25 % et BTS Opticien-Lunetier pour 20 %). Plus généralement, on note une assez grande diversité des provenances, comme l’an passé. S’ils n’avaient pas été admis dans une école d’audios, 20 % des répondants auraient envisagé une formation à l’étranger – un chiffre stable. Parmi ceux-ci, 60 % disent qu’ils se seraient potentiellement tournés vers l’une de celle proposées en Espagne, en distanciel. « Nous alertons sur l’essor des audios formés de cette manière », a déclaré lors de l’EPU Lilou Agogué, présidente de la Fnea, accompagnée des représentants des 10 écoles. Devant ce constat renouvelé, l’organisation « rappelle qu’il est primordial de poursuivre la communication et le combat déjà entamé pour obtenir une équivalence de diplôme moins laxiste que celle mise en place actuellement ».
Mobilisation sur les questions financières
Côté finances, le sondage montre que plus de 30 % des étudiants de 1ère année bénéficient d’une bourse. La moyenne des boursiers se situe à l’échelon 2, soit 216,3 euros par mois pendant la période scolaire. La Fnea reste mobilisée sur ces questions, car le coût de la vie pour les futurs audios est en hausse. En effet, plus de la moitié d’entre eux étudient dans une école à plus de 400 km de son domicile d’origine. Lilou Agogué a également exprimé son inquiétude sur la loi anti-cadeaux, qui sanctionne sévèrement les professionnels de santé recevant des avantages fournis par les industriels de leur secteur. Pour la Fnea, elle pénalise les étudiants, qui sont inclus dans le dispositif alors même que leurs moyens sont souvent limités.
La fédération rappelle enfin une obligation trop peu remplie par les étudiants actuellement : la formation aux premiers secours AFGSU 2 ou équivalent est obligatoire pour exercer en tant qu’audioprothésiste depuis un arrêté du 30 décembre 2014. Or, pour l’instant, seuls 2 % des étudiants de 1ère année possèdent l’attestation requise. La Fnea milite pour l’intégration de cette formation dans le cursus des aspirants audios.
Matthieu Del Rio, président du CNA, a assuré la Fnea du soutien du Collège, notamment en ce qui concerne les autorisations d’exercice accordées aux diplômés d’établissements étrangers. « Le vrai sujet, ce sont les formations en distanciel. J’ai été invité par le syndic des audios espagnols à Madrid. Les responsables des écoles historiques s’inquiètent car ils ont du mal à remplir leurs établissements. Ils vont mener des actions contre les centres de formation distancielle », a-t-il annoncé.