La société de biotechnologie montpellieraine a annoncé la prolongation de son accord cadre avec l’Institut Pasteur et vient d’obtenir l’autorisation de réaliser un 1er essai clinique de thérapie génique en France.
L’accord initial avait été signé en 2019 : il accordait à Sensorion une option de licences exclusives pour répondre à des besoins médicaux non satisfaits dans le domaine de l’audition. Il est prolongé jusqu’à la fin de l’année 2028 et est étendu à des programmes de thérapies géniques supplémentaires. Celui concernant SENS-501, qui cible les surdités causées par des mutations du gène codant pour l’otoferline « a atteint ses objectifs », explique Sensorion, en permettant le développement d’un produit (OTOF-GT).
Un essai clinique prêt à débuter
Cette thérapie génique a été développée dans le cadre d’un consortium composé de l’hôpital Necker Enfants malades, de l’Institut Pasteur, de la Fondation pour l’audition avec un financement de l’Agence nationale de la recherche française. La demande déposée l’été dernier vient de déboucher sur une autorisation de débuter une étude clinique de phase 1/2 en France. Baptisée Audiogene, elle vise à évaluer la sécurité, la tolérance et l’efficacité du SENS-501 chez les jeunes enfants. La Pr Natalie Loundon, directrice du Centre de recherche en audiologie pédiatrique à l’Hôpital Necker Enfants malades (Paris), en est l’investigatrice coordinatrice. « SENS-501 représente un espoir pour de nombreux enfants nés avec une surdité liée à un défaut du gène de l’otoferline et pour lesquels il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif, explique-t-elle. L’administration d’une thérapie par injection unique à de très jeunes enfants nécessite un plateau technique hospitalier de pointe et une équipe de soignants familiarisés avec la manipulation des thérapies géniques. Conformément à notre philosophie qui consiste à soutenir l’innovation partout où les besoins médicaux des enfants ne sont pas satisfaits, nous sommes ravis de participer depuis le départ à cet essai clinique pionnier. » Sensorion communiquera à propos du premier patient au cours du second semestre 2024.
Les recherches continuent
Le partenariat de recherche avec l’Institut Pasteur (via l’Institut de l’audition) s’est aussi traduit dans un 2e programme de thérapie génique : un candidat médicament en est au stade préclinique pour traiter différents types de surdités liées à des mutations du gène GJB2 (presbyacousie précoce, surdité progressive, surdité congénitale).
« Je suis très satisfaite de l’avancée du partenariat entre l’Institut Pasteur et Sensorion, et je me réjouis de sa prolongation, a déclaré la Pr Christine Petit. Au cours des quatre dernières années, nos équipes ont franchi des étapes majeures (…) Il nous reste encore de nombreux défis à relever pour transformer ces avancées scientifiques en innovations au bénéfice des patients. »
[Mise à jour le 19 janvier : intégration de l’autorisation pour l’essai clinique]