En dehors des bases en accès libre (Ameli, Drees…), le SDA est allé extraire des informations du Système national des données de santé (SNDS) afin d’apporter l’éclairage le plus précis possible sur le marché à ses adhérents et, au-delà, à tous les acteurs du secteur.
Les données extraites et traitées par le SDA concernent les années 2021 et 2022. Celles de l’année dernière, en attente de consolidation, seront présentées à l’occasion du Congrès des audioprothésistes les 28 et 29 mars prochains. Voici les points saillants que nous avons repérés au sein de ce panorama, sur 2 ans.
Qui prescrit ?
La fin de la primo-prescription par les généralistes n’apparaît pas encore dans les pourcentages de prescription en 2022. Les ORL ont prescrit 54,8 % du total des appareils délivrés cette année-là contre 57,6 % en 2021. Le changement de règlementation étant intervenu au dernier trimestre, on voit effectivement la proportion de prescriptions par les généralistes baisser sur la dernière période (courbe verte).
Quelles sont les parts de marché des fabricants ?
Les données du SNDS donnent une photo, a posteriori, des parts de marché des fabricants dans les aides auditives remboursées. Les variations d’une année à l’autre, doivent être regardées avec recul car tous ne sortent pas de nouveautés tous les ans ou n’engagent pas d’opérations commerciales dans le même calendrier. On voit, cependant, que le taux de pénétration dans les 2 grandes familles de réseaux de distribution (pure players audio / optique-audio) est extrêmement variable selon les fournisseurs.
Où en est le taux de classe I ?
La forte dispersion du taux de classe I selon les fournisseurs reflète des positionnement produits différents, d’une marque à l’autre, mais aussi des politiques de prix différenciées. Une classe II haute sur les prix entraîne généralement (mais pas toujours) une proportion de classe I plus élevée dans le total des aides auditives délivrées par le fabricant. On remarque, par ailleurs, un décalage assez marqué entre le ratio classe I/classe II déclaré par les industriels dans les chiffres publiés par le Snitem et celui trouvé dans le système de données public : 38,2 % de classe I pour les fournisseurs vs 34 % pour le SNDS. Cet écart pourrait-il relever de fraudes ou d’erreurs ?
Comment évolue le prix moyen ?
Entre 2021 et 2022, le prix moyen public est resté presque stable, 1 299 euros l’année dernière, 2 euros de moins sur 1 an. Le prix moyen de la classe II, 1 475 euros, a perdu 3 euros. Le SDA relève « une très légère augmentation en fonction des volumes délivrés » par les établissements. Les conditions concurrentielles sont fortes sur notre marché, on le sait, mais au-delà des positionnements prix des uns et des autres, les réalités économiques, le pouvoir d’achat des patients dans les différents départements, a un effet direct sur la part de classe I et sur les prix pratiqués.
Combien pèse l’optique ?
La proportion d’aides auditives délivrées via des réseaux optique-audio est en baisse sur 1 an. Elle représentait en 2022 un peu moins de 14 % du total, en recul de presque 1 point.
Comment se structure la distribution ?
Les données concernant les 6 838 établissements en audioprothèse actifs en 2022 montrent une faible dispersion. Comme le note le SDA, la moitié des établissements génèrent environ 80 % de l’activité. Avec une moyenne de 219 aides auditives délivrées par an, soit un peu plus de 18 appareils par mois, la grande majorité des établissements se situent en-dessous des 19. On trouve cependant un petit groupe (10 %) qui délivre plus de 35 appareils par mois.
