Elu fin janvier à la tête du Syndicat national des entreprises de l’audition (Synea), Benoît Roy, président fondateur d’Audilab, nous en dit plus sur les chantiers prioritaires du Synea et sa structuration. Il nous présente, également, son nouveau rôle de président de la section professionnelle au sein de la Commission paritaire nationale.
Comment êtes-vous devenu président du Synea ?
Richard Darmon avait annoncé qu’il souhaitait arrêter et un certain nombre de membres du conseil d’administration ont jugé que ce serait une bonne chose que je me présente pour lui succéder. Le collectif qui m’a sollicité avait le souhait que le Synea ait un président qui connaisse le métier d’audioprothésiste pour l’avoir exercé. J’ai toujours été engagé dans la défense de la profession. Dès la création de mon premier centre, j’ai adhéré à un syndicat. J’ai milité pour la fusion des 3 syndicats d’audioprothésistes de l’époque en une seule entité regroupant les professionnels quel que soit leur mode d’exercice : indépendant, salarié d’indépendant, salarié de réseau succursaliste, mutualiste… Lorsque la fusion a été réalisée et quand je suis devenu président de l’Unsaf, j’ai veillé, dans un esprit de rassemblement qui ne m’a jamais quitté, à ce que le CA et le bureau soient représentatifs de tous les audioprothésistes. Il est important que les entreprises comme les professionnels soient représentés par des syndicats qui défendent les intérêts de l’ensemble de leurs membres. J’ai aussi participé pendant plus de 30 ans aux travaux de l’Association européenne des audioprothésistes (AEA) que j’ai présidée. Mon ami Mark Laureyns y fait un travail remarquable aujourd’hui en contribuant à donner une bonne image de la profession au niveau européen.
Pourquoi le Synea a-t-il étoffé son bureau et recruté un secrétaire général ?
Étoffer le bureau, c’est permettre à plus d’administrateurs de représenter le Synea et de partager leur point de vue. Auparavant, ne siégeaient au bureau que des personnalités issues de structures gérant des centres exclusifs. La plupart des enseignes optique-audio sont adhérentes mais n’y étaient pas représentées, il était donc logique d’ouvrir un nouveau poste. Ce siège est occupé par Sandra Berrebi (directrice du réseau audition chez Acuitis, ndlr) qui va prendre en charge, notamment, la communication du Synea. Je trouve intéressant que, selon les sujets, ce ne soit pas toujours le président qui intervienne. Le Synea doit profiter d’avoir un grand nombre de personnes de qualité dans son bureau pour les laisser s’exprimer. Quant à Pascal Brossard, il s’occupe d’un certain nombre de tâches que Richard Darmon assumait précédemment, en plus de celles de président. Nous sommes maintenant dans une configuration différente, mes activités ne me permettent pas de consacrer plusieurs jours par semaine au syndicat. La gestion quotidienne, le suivi des contacts avec les membres, les conseils et tous nos interlocuteurs, la préparation des réunions, la rédaction des lettres, des comptes rendus, etc. seront donc assumés par le secrétaire général.
« J’ai à cœur de travailler avec tout le monde et de rassembler la profession »
Quels sont vos objectifs pour le Synea lui-même ?
Les sujets qui nous occupent sont nombreux et nous n’en n’excluons aucun. Notre volonté est d’être en capacité de toujours servir au mieux les patients, et de représenter toutes les entreprises d’audioprothèse. Aujourd’hui, l’ensemble des enseignes adhérentes représente environ 55 % du secteur, nous souhaitons élargir plus encore notre représentativité en permettant à plus de petites et moyennes entreprises de nous rejoindre. Cela va nécessiter une adaptation de nos statuts. L’ensemble des entreprises membres du Synea souhaite cet élargissement.
Retrouvez ici notre article sur le plan stratégique du Synea.
Vous avez aussi été élu, tout récemment, président de la section professionnelle de la Commission paritaire nationale…
C’est une reconnaissance de la représentativité du Synea. J’aurai évidemment à cœur de travailler avec tout le monde et de faire avancer au plus vite le dossier des règles professionnelles en harmonie avec les autres syndicats. La CPN s’est réunie mi-janvier. Nous avons la volonté d’être à l’écoute des commissions paritaires régionales, car le terrain reste la source principale d’informations. Entre autres choses, nous avons évoqué le déploiement de Sesam-Vitale, qui s’est considérablement accéléré chez les audioprothésistes. En 2022, 11 % des établissements d’audioprothèse étaient équipés. On est passé à 78 % fin 2023. Nous avons prévu de travailler sur des statistiques harmonisées en audiologie, sur un plan d’action concernant les fraudes, sur le cadre normatif entourant la télésanté et de lancer un groupe de travail sur l’exercice professionnel.
Commission paritaire nationale
La Convention entre la Caisse nationale d’Assurance maladie et les audioprothésistes, entrée en vigueur en juillet 2022, a instauré des commissions paritaires régionales et nationale. Celle-ci est chargée d’étudier les questions soulevées par l’application du texte (accès aux soins, cahier des charges Sesam-Vitale, activité des commissions régionales, démographie des professionnels…). Elle peut proposer des évolutions du dispositif et émet un avis dans le cadre des sanctions de déconventionnement ferme de plus de 15 jours ou avec un sursis supérieur à 3 mois. Elle comporte 2 sections : l’une, sociale, composée de délégués de l’Uncam et de l’Unocam, l’autre, professionnelle, de représentants de la profession. C’est à la tête de ce second collège que le président du Synea vient d’être élu.
La version intégrale de cette interview sera publiée dans le prochain numéro de L’Ouïe Magazine.