Ouïe Magazine
Publié le 15/04/2024

Le marché italien des aides auditives a fait l’objet d’une enquête sectorielle menée par l’Autorité de la concurrence de ce pays. Ses conclusions dénoncent l’opacité de ce secteur et suggèrent des interventions réglementaires pouvant mener à une dissociation appareil/suivi pour plus de transparence.

Au terme de son enquête sectorielle initiée en septembre dernier, l’Autorité italienne de la concurrence (AGCM) a envoyé un rapport à l’ensemble des pouvoirs publics (Parlement, ministère de la Santé, ministère de l’Économie, Agence nationale des services régionaux de santé…), qui pointe du doigt les problèmes de transparence du marché de l’audioprothèse dans le pays, qu’il s’agisse de l’offre proposée au public dans les centres audio classiques ou des appareillages délivrés dans le cadre du Service national de santé (qui propose des soins gratuits ou mieux remboursés que dans le système privé).

L’AGCM relève qu’au moins 7 millions d’italiens présentent des troubles auditifs – 2,5 millions d’entre eux étant déjà équipés – et que le prix moyen des aides auditives (entre 1 500 et 2 100 euros par appareil) est plus élevé qu’en France, avec moins de remboursement. Son enquête montre « un manque de transparence dans les conditions commerciales » proposées aux patients : ceux-ci auraient en effet des difficultés à obtenir des informations claires, tant sur le plan technique que sur le prix de l’appareil et des services associés, qui sont comme en France vendus sans dissociation. « Les services représentent la principale dépense du forfait, ce qui n’est pas perçu par les consommateurs », indique l’AGCM, en suggérant aux pouvoirs publics de légiférer pour assurer une « indication claire et distincte du prix du dispositif par rapport au prix des services associés ».

En ce qui concerne les aides auditives délivrées par le Service National de Santé, l’enquête met en lumière « de graves difficultés dans les procédures de passation des marchés publics ». Elle les impute « à des réglementations peu claires qui entravent la mise en œuvre effective des soins essentiels, en plus de la forte opposition rencontrée par les principaux opérateurs commerciaux ». L’Autorité estime que, pour garantir la bonne utilisation des dépenses publiques et renforcer les mécanismes de concurrence, les administrations concernées devraient être autorisées à procéder à des appels d’offres qui différencieraient les produits et les services, pour réaliser des économies sur les 2 composantes. Elle souligne également l’importance de rembourser directement le patient (et non plus le professionnel de santé) via la création d’un « coupon audition » qui lui permettrait de mieux évaluer et comparer les offres.

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