Une étude croisée*, réalisée par des chercheurs européens et britanniques sur 2 grandes bases de données, a analysé l’effet des siestes sur les patients acouphéniques. Elle vient d’être publiée dans Nature Reports.
La réunion des données issues des bases Tinnitus Hub et Tinnitus Research Initiative a permis aux chercheurs de France, d’Allemagne, de Belgique et du Royaume-Uni, d’explorer les situations de 9 742 patients acouphéniques. Emmenés par Robin Guillard, ils les ont classés en fonction des effets de sommeils courts sur leurs symptômes. Une minorité a déclaré un changement : un peu plus de 31 % dans une base de données, près de 27 % dans l’autre. Parmi eux, plus de 2 sur 3 ont décrit une aggravation des symptômes. D’une façon générale, les résultats suggèrent qu’une personne sur 5 souffrant d’acouphènes rapporte une augmentation de ceux-ci après les siestes. Une sur 10 ressent une amélioration… Des constats contre-intuitifs, considérant qu’une sieste devrait être réparatrice. Les personnes qui éprouvent une variation de leurs acouphènes dans ce cadre sont aussi plus sujettes à des modulations de leur intensité en lien avec la qualité de leur sommeil nocturne, leur niveau de stress, leur activité physique ou les manœuvres somato-sensorielles. Les auteurs de l’article pointent plusieurs directions possibles pour comprendre les mécanismes sous-jacents de ces phénomènes : utiliser la polysomnographie pour explorer les différences entre les patients et étudier le rôle de la sérotonine dans les modulations observées.