Ouïe Magazine

 
Publié le 04/09/2024

 

Une étude croisée*,  réalisée par des chercheurs européens et britanniques sur 2 grandes bases de données, a analysé l’effet des siestes sur les patients acouphéniques. Elle vient d’être publiée dans Nature Reports.

 

La réunion des données issues des bases Tinnitus Hub et Tinnitus Research Initiative a permis aux chercheurs de France, d’Allemagne, de Belgique et du Royaume-Uni, d’explorer les situations de 9 742 patients acouphéniques. Emmenés par Robin Guillard, ils les ont classés en fonction des effets de sommeils courts sur leurs symptômes. Une minorité a déclaré un changement : un peu plus de 31 % dans une base de données, près de 27 % dans l’autre. Parmi eux, plus de 2 sur 3 ont décrit une aggravation des symptômes. D’une façon générale, les résultats suggèrent qu’une personne sur 5 souffrant d’acouphènes rapporte une augmentation de ceux-ci après les siestes. Une sur 10 ressent une amélioration… Des constats contre-intuitifs, considérant qu’une sieste devrait être réparatrice. Les personnes qui éprouvent une variation de leurs acouphènes dans ce cadre sont aussi plus sujettes à des modulations de leur intensité en lien avec la qualité de leur sommeil nocturne, leur niveau de stress, leur activité physique ou les manœuvres somato-sensorielles. Les auteurs de l’article pointent plusieurs directions possibles pour comprendre les mécanismes sous-jacents de ces phénomènes : utiliser la polysomnographie pour explorer les différences entre les patients et étudier le rôle de la sérotonine dans les modulations observées.

 

*Results of two cross-sectional database analyses regarding nap-induced modulations of tinnitus, Robin Guillard, Martin Schecklmann, Jorge Simoes, Berthold Langguth, Alain Londero, Marco Congedo, Sarah Michiels, Markku Vesala, Hazel Goedhart, Thomas Wetter ans Franziska C. Weber, Scientific Reports, août 2024.
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