L’institution plaide pour un dépistage systématisé des infections à cytomégalovirus et, le cas échéant, la mise en place d’un traitement. Contractées in utero, elles sont la première cause de handicaps neurosensoriels congénitaux en France, hors anomalies génétiques.
L’Académie nationale de médecine rappelle que : « environ 4 nouveau-nés sur 1 000 en France (soit environ 2 900 par an) sont infectés par le CMV pendant leur vie intra-utérine et, parmi eux, environ 18 % (environ 500 par an) développeront des séquelles à moyen et long terme : déficit de l’audition, troubles de l’équilibre, déficit moteur, retard mental ». Elle ajoute que les surdités liées au CMV concernent 1 enfant sur 2 000 dans la population. 9 fois sur 10, il s’agit d’une atteinte vestibulaire et la moitié des bébés concernés développent une aggravation ultérieure de leur surdité. Ce problème de santé publique induit des coûts pour la société, en plus du préjudice pour ces enfants et leurs familles. L’Académie souligne, enfin, que le traitement précoce par Valaciclovir réduit de 70 % le risque de transmission virale.
Le gouvernement a justement sollicité la Haute autorité de santé pour qu’elle rende un avis concernant la mise en place d’un dépistage systématique chez les femmes enceintes. Dans ce cadre, l’Académie de médecine rappelle ses recommandations : inclure le calcul des coûts induits par les handicaps à vie liés au cytomégalovirus dans l’analyse du ratio bénéfice-risque, mettre en place les moyens d’un dépistage du CMV au cours du 1er trimestre de grossesse et de suivi des femmes séronégatives, et déployer des études de cohorte portant sur l’impact de ces mesures.