Ouïe Magazine

 
Publié le 15/01/2025

En prologue de la soirée consacrée par la Semaine du son à la santé auditive, qui aura lieu mercredi 22 janvier à l’Unesco, l’ONG a présenté ce matin les résultats d’un sondage réalisé par OpinionWay sur les Français et le bruit.

La Semaine du son de l’Unesco, du 20 au 26 janvier à Paris et dans toute la France jusqu’à la fin du mois, a choisi pour thème 2025 “Son et politiques”. Christian Hugonnet, le fondateur de la manifestation, l’a réaffirmé : l’environnement sonore conditionne la qualité de vie et il existe une ségrégation par l’exposition au bruit (« le silence pour les riches, le bruit pour les pauvres »).

La soirée santé auditive du 22 janvier portera sur les nuisances sonores et leurs dangers pour la santé. Les professeurs Christine Petit et Paul Avan ont rappelé, au cours de la conférence de presse de présentation, l’état de la science sur les liens entre perte auditive et maladies neurodégénératives (la perte d’audition non corrigée est liée à un sur-risque et c’est le principal facteur modifiable en milieu de vie), sur les mécanismes de destruction cellulaire entraînés par l’exposition à des niveaux sonores trop élevés, et sur les essais thérapeutiques en cours.

La moitié des Français pensent entendre moins bien en raison du bruit

La Semaine du son, en tant qu’ONG désormais reconnue comme telle par l’Unesco, a commandé à OpinionWay* un sondage sur l’impact perçu du bruit.

49 % des Français déclarent ressentir une perte auditive due à l’exposition au bruit ; 60 % chez les jeunes. Ce chiffre, qu’il faut interpréter avec précaution, recouvre très largement la sensation de gêne dans le bruit, qui peut être liée à un environnement bruyant ou à un déficit auditif. 72 % des répondants estiment que les nuisances sonores sont une source majeure de stress. Ses causes principales sont les personnes autour de soi et l’utilisation des smartphones suivie par la circulation et les chantiers (cf. diapo en tête de cet article).

57 % des Français méconnaissent les valeurs limites

La prise de conscience de la dangerosité du bruit progresse mais le fonctionnement du système auditif demeure mal connu. 54 % des Français se disent bien informés sur la santé auditive, c’est peu. D’autant plus que seulement 43 % des sondés estiment bien les niveaux de dangerosité sonores (40 à 60 dB) : une majorité ne les connaît donc pas (73 % chez les jeunes).

La moitié des Français pensent entendre moins bien en raison du bruit

Illustration de l’utilisation du “décibélateur” (crédit photo : Semaine du son).

Cette donnée vient appuyer la pertinence, pour la Semaine du son, d’éduquer le grand public pour rendre le décibel « aussi facile à utiliser que le degré celsius », a redit Arnaud Coez, audioprothésiste et administrateur de l’association. Pour rappel, il propose désormais aux audioprothésistes de s’équiper, à coût étudié, d’un afficheur de niveaux sonores, baptisé « décibélateur » par l’écrivain et académicien Erik Orsenna, parrain de cette 22ème édition.

En réaction au sondage, Paul Avan a souligné qu’un bruit qui cause des nuisances n’est pas forcément dangereux et réciproquement. La perte auditive arrive de façon insidieuse, a poursuivi le Dr Jean-Michel Klein, notamment pour celui ou celle qui la subit… Et l’on est toujours plus gêné par les bruits des autres que par ceux que l’on produit, mais qui peuvent être tout aussi dangereux (perceuse). La sensibilisation et l’éducation sont donc cruciales.

*Questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI, du 11 au 12 décembre. Echantillon de 1073 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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