L’Assurance maladie a présenté les résultats de sa lutte contre la fraude menée en 2024 et annonce une année record : 628 millions d’euros de fraudes ont été détectées et stoppées, soit une hausse de 35 % par rapport à 2023.
Sur les 416 millions d’euros de préjudice détecté et stoppé qui proviennent des professionnels de santé (330 millions d’euros en 2023), 115 millions d’euros ont été générés par les audioprothésistes, dont 88 M€ de fraudes évitées. Le secteur prend ainsi la première place du classement des professionnels générant le plus de fraudes, devant les pharmaciens (62 M€) et les infirmiers (56 M€). En montant, 68 % de la fraude proviennent des professionnels de santé. En nombre, elle est due majoritairement (52 %) aux comportements des assurés.

447 % d’augmentation du préjudice financier causé par les fraudes, dans le secteur.
Le secteur de l’audioprothèse est ainsi qualifié de « cas emblématique » par l’Assurance maladie. Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam évoque même un « blockbuster » de la fraude. Dans le détail, elle peut prendre dans ce secteur différentes formes : l’usurpation d’identité, la facturation fictive ou encore les prescriptions frauduleuses. En 2024, 55 000 factures ont été contrôlées et 20 000 ont été rejetées. L’Assurance maladie n’a pas hésité à lancer une campagne d’appels directs auprès des assurés pour vérifier directement avec eux les informations. Elle a également renforcé les contrôles de demandes de conventionnement et précise qu’une centaine a été refusée.
Sur l’année 2024, 500 procédures contentieuses ont été engagées sous différentes formes : pénalités financières, plaintes pénales, et signalements au procureur. Thomas Fatôme qui a parlé de « véritables bandes organisées » avec des enjeux sanitaires et financiers pour les patients / victimes, a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait que d’une minorité de professionnels, voire des personnes totalement extérieures au secteur. Il a indiqué que les contrôles allaient encore se renforcer cette année et s’est félicité de la collaboration approfondie avec les représentants de la profession via l’avenant 1 à la Convention, appliqué depuis janvier 2025.