Le conflit entre Santéclair et les chirurgiens-dentistes s’envenime de jour en jour. Suite à une action en justice menée par la plateforme, plusieurs perquisitions ont eu lieu simultanément cette semaine dans les locaux du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, de plusieurs de ses Conseils départementaux et du syndicat FSDL.
Ces perquisitions ont été réalisées sur commission rogatoire du TGI de Paris à la demande de l’Autorité de la concurrence. Leur objectif : trouver des éventuelles preuves de boycott contre Santéclair, et éplucher dans ce but tous les e-mails, communiqués, échanges sur les réseaux sociaux et même SMS des praticiens. «Ils ont emporté avec eux près de 300 pages de documents», indique le journal Sud-Ouest à propos de la perquisition réalisée au Conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes de Dordogne.
Ces méthodes suscitent l’indignation de la profession. «S’agissait-il de rechercher de dangereux terroristes qui auraient pu trouver abri dans ces locaux professionnels ? S’agissait-il de rechercher des malfrats impliqués dans de louches trafics, d’armes ou de substances prohibées ? Non, la vérité est ailleurs et, comme souvent, elle est beaucoup plus simple. Les perquisitions lancées un peu partout sur commission rogatoire du TGI de Paris avaient pour but de rechercher des preuves : celles de notre résistance et de notre refus de collaborer aux réseaux fermés des complémentaires», explique notamment l’UJCD-Union dentaire.
Le syndicat juge qu’un «tel déploiement de la machine judiciaire semble bien surprenant dans son ampleur tout autant que dans sa rapidité, et nombreux sont les justiciables qui apprécieraient que la justice montre autant de célérité pour tous les dossiers dont elle est chargée. Souhaitons que si la justice se montre rapide, elle ne devienne pas expéditive. Souhaitons qu’elle ne fasse pas fausse route et que ces procédures n’aient pas pour conséquence d’alimenter, une fois de plus, des critiques injustifiées à l’encontre de notre profession !»