Ouïe Magazine
Publié le 04/03/2016

Pour le Syndicat national des audioprothésistes, la S.A. Santéclair, dont l’appel d’offres pour le renouvellement de son réseau audio est en cours, « déçoit et ne permettra pas aux bénéficiaires des complémentaires santé clientes d’accéder à des services de qualité. » La plateforme s’inscrit en faux.

 

Dans un communiqué, l’Unsaf estime que le réseau audio de Santéclair est trop petit pour permettre un service de proximité, « ce qui est très pénalisant pour les déficients auditifs, dont 75% ont plus de 65 ans et dont la satisfaction est conditionnée à plusieurs visites annuelles chez leur audioprothésiste. ». Selon le syndicat, les 800 centres auditifs qu’il revendique aujourd’hui ne représenterait en effet « qu’environ 300 audioprothésistes, soit à peine 10 % des professionnels en exercice. » Par ailleurs, au regard du chiffre d’affaires transité par le réseau de 12,9 M€ pour 2014, soit environ 1,3 % du marché de l’audioprothèse, ce réseau resterait « symbolique six ans après sa création. » L’Unsaf pointe également du doigt les prix maxima exigés par Santéclair, qui vont de 600 euros pour un appareil d’entrée de gamme à 1 200 euros pour un appareil haut de gamme : « Alors que les tarifs moyens français sont clairement dans la moyenne basse européenne, les tarifs fixés par Santéclair sont totalement hors normes en Europe. Pour comparaison, les utilisateurs de cette plateforme paieront une cotisation à leur complémentaire santé pour un matériel et des services associés dont la valeur pourra être inférieure à celle que la solidarité nationale accorde gratuitement aux bénéficiaires de la CMU-C3, soit un appareillage complet garanti 4 ans pour 700€. » Enfin, le syndicat regrette que la convention Santéclair ne compte pas de critères qualité mais seulement des critères marketing. « Pour ce métier fortement opérateur-dépendant la S.A. Santéclair a choisi des critères de sélection tels que ‘accès Wi-Fi dans la salle d’attente’, ‘service de boissons chaudes ou froides dans la salle d’attente’, ‘volume supérieur à 22 m3 de la cabine’… Est-ce avec ces critères que la S.A. Santéclair compte s’assurer de la qualité de service rendue par les audioprothésistes de son réseau ? », questionne l’Unsaf, en soulignant que l’approche de ce réseau « risque de porter préjudice aux patients. »

 

« Le taux de satisfaction atteint presque 97% »

Alors que l’Unsaf dénonce le « manque de concertation flagrant avec la profession », Santéclair affirme avoir rencontrer des enseignes et un grand nombre d’audioprothésistes indépendants. « Nous nous sommes nourris du marché et avons fait des études auprès des malentendants », explique Caroline Touizer, directrice des réseaux de soins Santéclair. En décembre, suite à l’étude sectorielle publiée par le syndicat, Santéclair affirmait également que son « réseau d’audioprothésistes partenaires rassemble 800 professionnels de santé », que le maillage de ses réseaux est accessible depuis un espace dédié sur son site et que, dans leur très grande majorité (85%), ses bénéficiaires disposent d’un audioprothésiste à moins de 15 km de leur domicile. Enfin, la plateforme souligne que ses exigences tarifaires ne pénalisent pas la qualité : « Les utilisateurs de notre réseau d’audioprothésistes partenaires sont unanimes. Un baromètre de satisfaction s’appuyant sur l’avis de 710 utilisateurs (plus de 10 000 patients ont fréquenté notre réseau cette année) a montré récemment que 96,4% d’entre eux recommandent ce service », explique Caroline Touizer.

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