Ouïe Magazine
Publié le 25/10/2016

Selon une enquête Ifop/JNA réalisée dans le cadre de la 1ère Semaine de la santé auditive au travail (24-28 octobre), 6 millions de Français en activité professionnelle perdraient plus de 30 minutes de temps de travail par jour à cause du bruit et des nuisances sonores.

 

L’enquête, menée du 17 au 20 octobre auprès de 1017 individus majeurs en poste de travail, montre que 42% des actifs perdent chaque jour du temps de travail à cause de la gêne liée au bruit. Cette proportion grimpe à 50% chez les moins de 35 ans et à 55% chez les cadres et professions intellectuelles supérieures. Pour 1 actif sur 5, le temps perdu dépasse les 30 minutes de travail : cette limite est franchie par 29% des moins de 35 ans et 32% des cadres et professions intellectuelles supérieures. En revanche, si 88% des ouvriers sont exposés au bruit (contre 79% au global), seuls 27% d’entre eux perdent du temps. « Cette catégorie de salariés, souvent amenée à travailler en extérieur, a probablement davantage intégré cette contrainte comme faisant partie de son environnement de travail », analyse la JNA.

Sur la base de ces résultats, on peut ainsi estimer que 6 millions d’actifs perdent chacun au moins 120 heures de travail par année de travail. Sur la base d’un coût horaire moyen évalué par l’Insee à 32 euros (en 2008), cela représente une perte de 3 840 euros par actif, soit 23 milliards d’euros au total. Pour la JNA, il s’agit cependant d’une évaluation basse, car 8 Français sur 10 en poste de travail se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores au travail.

 

45 000 euros pour une entreprise de 30 personnes

Afin d’aller plus loin, l’association a réalisé un audit du coût social du bruit et de la fatigue auditive auprès d’une entreprise de 30 personnes du secteur tertiaire. Celui-ci fait apparaître une perte annuelle de 45 000 euros sur la seule base du coût horaire (hors charges patronales). Le coût de la fatigue occasionnée par le bruit se monte à 78 600 euros par an. La perte de productivité due à la désorganisation liée à la fatigue et à l’envahissement des espaces personnels par le passage intempestif des collègues et des publics accueillis représente quant à elle 59 570 euros.

Dans ce contexte, l’association JNA rappelle qu’au travers de la première édition de la Semaine de la Santé auditive au travail, elle souhaite promouvoir les démarches de bien-être au travail. Selon son Comité scientifique, « il y a urgence car le bruit et les nuisances sonores agissent sournoisement et altèrent la qualité de vie au travail par le seul fait de l’ignorance de leurs impacts sur l’homme ».

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