Dans le Journal du dimanche du 9 juillet, le président de l’Unsaf signe une tribune dans laquelle il plaide pour une régulation publique des Ocam et invite les pouvoirs publics à prendre des mesures contre les déserts médicaux.
Le président de l’Unsaf revient sur la promesse du nouveau gouvernement de rembourser intégralement l’optique, le dentaire et l’audioprothèse à l’horizon 2022. Il rappelle que, pour l’heure, l’exécutif espère atteindre cet objectif en imposant des contrats types aux Ocam, qui permettront aux patients de mieux comparer les couvertures proposées pour les trois postes. « Il semble que le modèle envisagé soit celui qui permet la mutualisation des risques en Allemagne et aux Pays-Bas. Dans ces pays, pour éviter de faire payer plus à ceux qui ‘consomment’ davantage de soins – les personnes âgées –, les caisses d’assurance, en concurrence entre elles, doivent proposer des contrats aux garanties standardisées », indique Luis Godinho, en ajoutant qu’une expérience a été menée en ce sens en France pour les bénéficiaires de l’ACS : « Elle a abouti à une hausse de la qualité des garanties souscrites et à une baisse du prix moyen des contrats. De quoi démontrer que l’efficience, en santé, est conditionnée à une régulation publique plutôt qu’à la liberté laissée aux assureurs ».
Pour le président du Syndicat national des audioprothésistes, il est impossible de s’attaquer aux restes à charge en renonçant à « l’équité verticale » assurée par l’Assurance maladie, dont la base est le financement de chacun en fonction de ses moyens, et la couverture de chacun selon ses besoins.
Focalisant sur les problématiques spécifiques aux zones rurales, où se juxtaposent « le vote protestataire et l’abstention », « la précarité de l’emploi et le sentiment d’abandon », mais aussi les renoncements aux soins pour raison financière et les déserts médicaux, Luis Godinho souligne qu’il est plus difficile de faire disparaître ces derniers que d’améliorer la prise en charge de l’optique, de l’audioprothèse et du dentaire. « Parallèlement aux mesures destinées à l’emploi dans ces territoires, cette réduction des inégalités d’accès aux soins doit être mise en œuvre rapidement afin de réduire la fracture sociale que connaît notre pays », conclut-il.