L’Ouïe n°79
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L’Ouïe Magazine n°79
Edito
Quel avenir pour les réseaux de soins ?
L’année 2018 devrait marquer un tournant dans la prise en charge des aides auditives.
Le ministère de la Santé a en effet annoncé son intention d’avancer dans un bref délai, bien avant la fin du quinquennat, sur la mise en place du “reste à charge zéro” dans l’optique, l’audition et le dentaire. A l’heure où nous bouclons ce magazine, l’ouverture des négociations avec les représentants de la profession est imminente. Et, selon les déclarations d’Agnès Buzyn, elles auraient déjà commencé avec les complémentaires santé. Celles-ci (notamment la Mutualité française) entendent pour la plupart mettre en avant le système des réseaux de soins pour atteindre un reste à charge maîtrisé : « Il faut non seulement augmenter les remboursements mais, dans le même temps, agir sur les tarifs des professionnels de santé dans le cadre de démarches contractuelles. C’est toute l’idée de nos réseaux en optique et audioprothèse », a déclaré fin octobre Thierry Beaudet, président de la FNMF, dans une interview accordée à l’Agence fédérale d’information mutualiste.
Sauf que les choses risquent de n’être pas si simples. Dans son entretien, Thierry Beaudet passe sous silence toutes les critiques formulées par l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) dans son récent rapport sur les réseaux de soins. Ce document (voir notre décryptage dans L’Ouïe Magazine n°78) met très sérieusement en doute leur bien-fondé, en soulignant le déséquilibre des conventions et les difficultés d’accès aux soins potentiellement engendrées par ces dispositifs. Il s’invitera à coup sûr dans la concertation relative à la mise en place du “reste à charge zéro” qui pourrait, de fait, être aussi l’occasion de mettre en place un encadrement des réseaux de soins. Un syndicat du secteur de l’optique (la Fédération nationale des opticiens de France) imagine même leur suppression. Certes, cette issue radicale semble peu réaliste compte tenu du poids des Ocam sur les pouvoirs publics. Il est cependant certain que le rapport de l’Igas ne pourra pas rester lettre morte et augure vraisemblablement de la fin des réseaux tels que nous les connaissons aujourd’hui.
ascrouzet.ouiemag@orange.fr